De l’Angleterre à la Dordogne, Jeremy le musicien luthier est devenu coutelier… Zoom sur son parcours hors norme et son œil british affûté.

Jeremy Walker est né à Hastings, non loin de Brighton, jolie ville Balnéaire du sud-est de l’Angleterre. Comme les chats, il a eu plusieurs vies. Dans celle-ci, il a choisi de devenir artisan-coutelier. Il nous parle de ce métier de passion qui est désormais le sien, du Périgord Vert cette région qu’il aime et où il s’est installé en 2016 et bien sûr de la Coutellerie Nontronnaise.

Comment êtes-vous devenu artisan coutelier et pour quelles raisons ?

En fait, je le dois à la Coutellerie Nontronnaise. A la base, j’ai un parcours de luthier-ébéniste et de musicien. Plusieurs années de suite, j’ai donné des concerts comme guitariste et chanteur dans la région. C’est ainsi que je suis tombé amoureux du Périgord, des gens, de l’ambiance et de la vie périgourdine.

Chaque fois que je partais, je me disais qu’il fallait que je revienne. Or, j’ai toujours beaucoup aimé les couteaux et les couteaux français, j’ai l’habitude d’avoir un Nontron dans ma poche.

nontron de poche

Lors d’un de mes séjours, je suis entré dans la boutique de la Coutellerie Nontronnaise. En admirant les manches, les lames, j’ai pensé bois plus acier… C’est cela que j’ai envie de faire : artisan-coutelier et je suis resté à Nontron. (sourires)

Depuis combien de temps travaillez-vous à la Coutellerie Nontronnaise ?

Environ deux ans. J’ai effectué trois stages de six mois, à l’issue desquels, j’ai été engagé en CDI. J’ai eu la grande chance que La Coutellerie Nontronnaise accepte de me prendre en apprentissage.

C’est notamment Sébastien qui assuré ma formation mais tout le monde a été formidable, On m’a montré comment faire, les coups de main, on m’a prodigué des conseils et on a pris le temps de m’expliquer.

Quel est votre premier souvenir marquant ?

Le bâtiment de la Coutellerie Nontronnaise. Quand, je l’ai découvert avec ses grandes fenêtres parfaitement adaptées, ses différents niveaux, j’ai pensé : c’est l’atelier idéal.

Quel a été votre plus grand défi ?

Mon plus grand défi a été la pyrogravure. Une belle pyrogravure réclame un mouvement particulier et très précis, ce qui demande une certaine pratique.

Quelle est votre plus grande fierté ?

Réussir des pyrogravures de qualité et de façon plus générale, respecter l’identité du couteau. Bien sûr, la créativité est une notion très importante dans le métier et chaque coutelier imprime sa marque. Mais, à mes yeux, c’est aussi fondamental de s’inscrire dans la continuité, d’être parfaitement en ligne avec le dessin du couteau, sa personnalité et cela pour le manche comme pour la lame. Comme c’est véritablement du fait main, il faut être très vigilant pour rester dans un esprit de cohérence.

Quel est votre couteau préféré ?

Mon couteau préféré est le couteau de table à steak. Avec sa lame Yatagan son manche en noyer, je trouve que c’est un très beau couteau. J’aime sa forme et j’aime son bois, car pour moi le noyer, c’est le symbole même du Périgord.

 

couteau de table Nontron à steak

Y -a-t -il une différence de perception de l’objet couteau entre la Grande-Bretagne et la France ?

Il existe une réelle différence. Ici, on perçoit le couteau plutôt comme un outil ou un instrument qui accompagne le repas. En Angleterre, on a une relation très particulière avec les couteaux. A la différence de la France, l’achat et le port des couteaux sont non seulement encadrés mais limités, voire interdits. C’est vrai pour les couteaux à cran d’arrêt, mais également pour ceux dont la pointe de lame est pointue. Le couteau est perçu probablement davantage comme un arme même si bien évidemment, on a le droit d’acheter des couteaux de table.

Que représente pour vous le fait de travailler à la Coutellerie Nontronnaise ?

La Coutellerie Nontronnaise, c’est ma famille française. Les gens sont adorables et c’est fantastique de faire avec ses mains quelque chose qui vous passionne et vous permet de payer votre logement et vos factures. Enfin, c’est l’entreprise phare du secteur dans la région et bien sûr à Nontron. Pouvoir y travailler représente un vrai privilège.