Stéphanie Lamy est responsable de la boutique de La Coutellerie Nontronnaise, 33 rue Carnot à Nontron. Elle nous parle de cet endroit particulier, de son métier, de son couteau « coup de cœur », du couteau de Nontron et bien sûr… de la Coutellerie Nontronnaise.
Depuis combien de temps travaillez-vous à la Coutellerie Nontronnaise?
Depuis vingt-deux ans. Je suis entrée à la Coutellerie Nontronnaise, du temps où l’atelier se trouvait encore sur la route de Villars, avant que toute la fabrication ne retourne au village, Place Paul Bert, ce qui a été le début du renouveau.
Vous êtes la vendeuse responsable de la boutique, qu’est-ce que cela signifie ?
C’est la boutique historique de la Coutellerie Nontronnaise. Pendant la guerre, on y fabriquait des couteaux dans la cave. Avec ses lambris, son bois, son sapin de couteaux dans la vitrine, le couteau géant et tous ses modèles anciens, elle a une âme. Elle été réaménagée en 1990 mais en gardant le cachet d’antan, je ne suis jamais tout à fait toute seule (sourires) dans cette boutique.
En quoi consiste précisément votre métier et votre fonction ?
Ma fonction est de vendre nos couteaux mais je me charge également de la personnalisation des lames car je dispose de la machine pour effectuer les gravures. En général, il s’agit d’un prénom, d’initiales, de dates, celle d’un mariage ou encore celle d’un anniversaire. C’est très agréable, on sait qu’on fait plaisir.
Avez-vous noté une saisonnalité dans les ventes ?
L’été est une période intense avec la visite des vacanciers et de la clientèle étrangère. La fête de la saint-Valentin au mois de février est aussi un moment fort.
Le pic de notre activité se situe en fin de l’année avec Noël et le nouvel an. Je vends des coffrets, celui avec les trois couteaux de la gamme office marche très bien comme nos modèles appartenant à nos collection « arts de la table ».
Quelle est la clientèle habituelle de la boutique ?
C’est une clientèle en grande partie locale mas assez diverse. Il y a des grands-pères qui reprennent les traditions et viennent prendre un pliant pour leur petit-fils, des ménagères qui remplacent leur couteau office ou encore des agriculteurs qui ont besoin d’un couteau pour couper des cordes. Le Nontron garde une fonction d’outil.
Quels types de couteaux sont-ils les plus demandés ?
Le pliant traditionnel avec le manche boule ou sabot en buis pyrogravé demeure le couteau de référence. Mais nos modèles « arts de la table » sont de plus en plus demandés. On va vers une répartition des ventes à 50/50 car notre clientèle rajeunit et s’intéresse aux couteaux design.
Quelle est la composition et les produits préférés de la clientèle étrangère ?
C’est une clientèle essentiellement britannique. Beaucoup d’anglais installés dans les environs ont ouverts des chambres d’hôtes, ils achètent des couteaux « arts de la table ». Ils nous envoient leurs clients, souvent des britanniques qui visitent le Périgord et préfèrent les modèles traditionnels. Pour eux, la Coutellerie Nontronnaise est le passage obligé.
Quel est votre couteau préféré ?
Le pliant 8 centimètres avec un manche à boule en buis. Je trouve que c’est un couteau tout en douceur, très féminin.
Quel est votre plus grand défi ?
Faire passer et comprendre les valeurs des couteaux que nous fabriquons à la Coutellerie Nontronnaise, de savoir rappeler qu’ils sont les porteurs et les produits d’une histoire et d’un savoir-faire.
Et votre plus grande fierté ?
Quand j’arrive à bien mettre en avant le travail de mes collègues. Pour moi, c’est très important d’être dans un domaine qui accorde tout sa valeur à la main, à ce qu’elle permet de fabriquer et de créer.
Que représente pour vous le fait travailler pour la Coutellerie Nontronnaise ?
Récemment, j’ai vendu des couteaux à des Nontronnais qui partaient en Nouvelle-Zélande. Ils souhaitaient offrir des cadeaux à leurs hôtes qui représentent la région et la France. Naturellement, ils apportaient des couteaux de la Coutellerie Nontronnaise.
C’est extraordinaire d’appartenir à une entreprise qui est le symbole d’un objet iconique, notamment quand on est Nontronnaise, comme moi depuis plusieurs générations.