Trois points sur une voûte céleste, trois lueurs éclairant un abri, le signe distinctif gravé sur chacun des manches des couteaux traditionnels de la Coutellerie Nontronnaise, n’en finit pas de faire parler.

C’est que si sa présence est attestée dès l’origine de la fabrication de l’objet, sa signification demeure un mystère -relatif- que les spécialistes, philologues, linguistes et psychanalystes tentent d’élucider.

Parmi les thèses les plus convaincantes, retenons celle du psychanalyste Jean Vertemont qui associe la voûte céleste du couteau nontronnais à la rune Uruz, deuxième dans l’ordre de l’alphabet des anciens saxons dont la signification est « l’aurochs, le bovin primordial ». Dans la cosmogonie saxonne et indo-européenne, cette rune se rattachait d’ailleurs, à l’amas d’étoiles formant pour les grecs la tête de la constellation du taureau. Au nombre de deux, de trois ou de sept, (leur nombre varie selon les sources), ces étoiles n’étaient autres que les Hyades, nourrices de Zeus qui apparaissent dans le ciel hellénique de novembre, porteuses de la fécondité à venir.

L’intervention d’un coutelier

Quant aux trois points, disposés en triangle, ils auraient été rajoutés par un franc-maçon coutelier. Le troisième point représentant pour les « frères » le troisième terme qui permet d’accéder à l’unité divine en dépassant les dualités ordinaires: corps-esprit, terre-ciel, vie-mort, foi-raison, sujet-objet…

Les trois points seraient ainsi le conseil « chuchoté » invitant le propriétaire du couteau à chercher la réponse pour éviter la confrontation et préserver ou restaurer la concorde et l’harmonie.

Une jolie façon pour le Nontronnais à la lame en feuille de sauge d’afficher clairement sa personnalité pacifique.