Nos secrets d’atelier vous emmènent découvrir une pièce maîtresse qui fait la renommée du couteau de Nontron : la virole, ou plutôt les viroles.
Tout possesseur de couteau de Nontron l’utilise à chaque fois qu’il ouvre son pliant : pour bloquer la lame, il est nécessaire de tourner la virole. Le geste est immuable, naturel, ce depuis le XVIe siècle. Le plus vieux couteau de France n’a pas pris de coup de vieux. En visitant l’atelier de la Coutellerie Nontronnaise, penchons-nous sur cette pièce maîtresse.
Adrien, coutelier à la Coutellerie Nontronnaise, vous fait partager les secrets de montage des viroles.
A quoi sert-elle ?
Au même titre que le buis ou la pyrogravure, la virole est un emblème du couteau de Nontron : « Son utilité n’est plus à démontrer, explique Adrien, coutelier : le Nontron est un cran d’arrêt, c’est-à-dire que la virole vient bloquer la lame seulement quand celle-ci est ouverte. »
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Deux viroles, deux finitions
Le propriétaire d’un couteau de poche ne le voit pas au premier regard, mais son Nontron possède deux viroles, comme le détaille Adrien sur la photo ci-dessous : à droite dans le bac, une première virole intérieure, à sa gauche deux viroles extérieures, disponibles en deux finitions : « Soit en laiton, polie elle ressemble à de l’or, soit en maillechort – un alliage de cuivre, zinc et nickel – après finition elle offre une finition argentée. » Dans le bac de gauche, les viroles brutes, avant préparation.
Positionnement de la virole intérieure
« Après l’étape du tournage du manche, nous venons positionner une virole en fer sur le manche : elle permet de maintenir l’axe droit avec la lame. »
Préparation d’une virole extérieure
« Lorsque l’axe est rivé et poncé, on vient emboutir une pastille sur une seconde virole libre, que nous avons préparée précédemment. »
Une rondelle pour des couteaux durables
La tradition n’empêche nullement l’innovation, bien au contraire. Depuis une quarantaine d’année, un petit accessoire, invisible de l’utilisateur, vient s’ajouter aux pièces existantes : « Une rondelle de téflon souple que nous introduisons dans l’axe. Percée, elle évite l’usure de la lame sur le bois et d’éventuels grincements de lame. Non seulement le couteau est plus homogène mais au final il est moins rustique, plus élégant. »
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Les gestes ne changent pas, de nouvelles technique et matériaux viennent parfois s’ajouter. Il en est ainsi depuis l’origine, permettant à la Coutellerie Nontronnaise d’évoluer à travers les siècles tout en conservant son ADN. Et c’est ainsi que chaque jour de nouveaux couteaux traditionnels viennent loger dans les poches de leurs heureux utilisateurs… Et cela pour longtemps encore.