A l’occasion du 11 Novembre, la Coutellerie Nontronnaise a réalisé une commande spéciale de 50 exemplaires à la demande de l’un de nos revendeurs : une série limitée du Couteau du Soldat réalisé avec du bois mitraillé, mélange de chêne et d’acier.
Chêne et éclats d’obus entre gris clair et gris foncé
Le bois utilisé à la fabrication du manche de ce couteau de collection exclusif de 50 exemplaires, est un bois mitraillé. Il s’agit d’un bois plus que centenaire qui provient des zones de combats de la Haute Chevauchée, ligne de front située à 20 km à l’Ouest de Verdun. Sa couleur allant du gris clair au plus foncé est issue du fer des éclats d’obus mélangé au tanin du chêne. Ainsi ce couteau dont l’histoire est indissociable de notre poilu des tranchés est réalisé avec le bois qui est aujourd’hui l’un des seuls témoins de ces combats.
Entièrement façonné à la main par nos couteliers
105 ans après le couteau de la Grande Guerre (lire ci-après), pour ce couteau CAP en bois mitraillé, la Coutellerie Nontronnaise a reçu les planches de chêne brut qui ont été débitées et entièrement encarrelées pour façonner un manche entièrement à la main, les morceaux d’acier risquant de détériorer les machines.
En cette période de commémoration, les couteliers de Nontron ont mobilisé avec passion et enthousiasme leur savoir-faire autour de ce projet. Les plus beaux morceaux ont été choisis pour sublimer ce mélange de bois et de métal : les éclats d’acier mêlés aux veinages du chêne offrent à chaque couteau un aspect unique.
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La forêt d’Argonne, mitraillée par la Grande Guerre
L’Argonne (photo Wikipedia) est une petite région naturelle à cheval sur les départements des Ardennes, Entre Marne et la Meuse, recouverte d’étangs et de forêts constituées essentiellement de feuillus, cette région a depuis toujours participé à l’écriture de l’histoire de France, le St Empire Germanique et le Royaume de France avaient leur frontière au niveau de la Biesme, petit ruisseau qui sépare la Marne de la Meuse.
Plus près de nous la Grande Guerre de 14/18 a marqué à jamais le territoire. Après la bataille de la Marne, l’Armée allemande s’est repliée en Argonne. Un face-à-face foudroyant l’a opposé pendant quatre ans à l’armée française. Sur quelques dizaines de km2 des centaines de milliers d’obus se sont abattus sur la forêt et les villages argonnais.
Le massif forestier porte toujours les stigmates de ces combats, des kilomètres de tranchées, d’abris (Kaiser Tunnel, Abris du Kronprince), la terre porte en elle les victimes de ces combats et leurs équipements. Les arbres encore debout pointent des troncs déformés et des houppiers décharnés.
Couteaux en poche, il ne reste plus, aux passionnés d’Histoire, qu’à se rendre en Argonne découvrir ces hauts lieux de la Grande Guerre et ses vestiges tout en profitant de ces paysages et de ces petits villages aujourd’hui réputés pour leur sérénité…
Nontron et la Grande Guerre, liés par l’Histoire
Parmi les nombreux couteaux de Nontron figure le couteau du soldat à cran d’arrêt, reproduction du modèle originel développé pendant la guerre de 14-18.
Lorsque survient la Grande Guerre, les Bernard et les Petit, propriétaires de la Coutellerie reçoivent une commande providentielle émanant du ministère de la Guerre : fabriquer des couteaux à cran d’arrêt pour l’armée.
Le couteau apparaît dès 1915, lors des combats au corps à corps dans les tranchées, contrairement aux soldats Français, les soldats allemands sont équipés de couteaux ; le Général Joffre, questionne dès le 19 avril 1915, l’un de ses subordonnées sur l’intérêt d’une telle arme pour notre armée et la quantité dont elle aurait besoin. Peu de temps après l’armée démobilise les ouvriers couteliers afin de permettre à ceux-ci de regagner leurs ateliers. Dès lors la Coutellerie Nontronnaise commencera à fournir des couteaux à cran d’arrêt du type à palme.
Outre le fameux manche en buis pyrogravé, la caractéristique de ce couteau Nontron pliant vient de son système de fermeture : le talon de la lame du cran d’arrêt vient ici se crocheter sur le ressort plat qui recouvre le dos du manche. Pour déverrouiller le couteau, il suffit de soulever l’anneau situé sur la palme.
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