Admise dernièrement au Panthéon, Joséphine Baker a vécu une partie de sa vie au bord de la Dordogne. Périgourdine d’adoption, elle créera à son tour une immense famille… d’adoption.

La Coutellerie Nontronnaise continue de faire découvrir les personnages célèbres qui ont participé ou contribuent encore aujourd’hui à la renommée de ce magnifique département de Dordogne, berceau de nos couteaux.

En 1947, Joséphine Baker fête ses 41 ans. Nous sommes le 3 juin, elle remonte en propriétaire les marches de l’escalier à vis de la splendide demeure Renaissance des seigneurs de Caumont : le château des Milandes situé au cœur des forêts de la vallée de la Dordogne.

Dans la chapelle du 12ème siècle du domaine, elle vient de dire oui à son quatrième mari, Jo Bouillon. Soupe à l’oignon, champagne, les noces ont duré quatre heures.

A écouter, le reportage sur le mariage réalisé par le journaliste Jean Quittard

Qu’il est loin le temps des premiers pas de la petite artiste de rue née en 1906, Freda Josephine McDonald à Saint-Louis dans le Missouri aux Etats-Unis, se frayant un chemin porté par une indomptable détermination de Philadelphie à Broadway jusqu’au théâtre des Champs-Elysées à Paris. Celui-là même qui fait d’elle en 1925 avec sa fameuse Revue nègre, la première « star » noire.

Dix ans ont passé, Joséphine Baker est célébrissime. En 1937, elle a finalement posé ses valises dans ce château des Milandes loué au médecin-chef du paquebot Normandie et rencontré lors de son retour de tournée.

Une tribu, un couteau Arc en Ciel

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A l’occasion de la panthéonisation de Joséphine Baker, la coutellerie Nontronnaise a souhaité rendre hommage à l’illustre Périgourdine en lui dédiant son couteau Arc-en-ciel, en référence à cette magnifique et symbolique tribu que nous vous détaillons ci-dessous.

Coup de cœur pour la Dordogne

Elle a découvert la Dordogne et le Sarladais avec son troisième mari, Jean Lion, qu’elle a épousé en 1935 et qui a fait d’elle une citoyenne française et elle a eu un véritable coup de foudre.

Le mariage n’a pas duré pas mais l’amour pour le château et le Périgord ont résisté.

A l’abri des châtaigniers, la chanteuse, danseuse, meneuse de cabaret, égérie des cubistes, icône des années folles, y a accueilli et caché résistants et tout ce que l’Europe a compté de persécutés fuyant la terreur nazie.

« Honorable correspondante » recrutée dès 1939, Joséphine Baker y a officié sous les ordres de Jacques Abtey, chef du contre-espionnage militaire à Paris des Forces françaises libres- FFL, utilisant le lieu comme base-arrière de ses activités de contre-espionnage dont certaines particulièrement rocambolesques.

En 1940, n’a-t-elle pas ramené du Portugal, cachées dans son soutien-gorge des informations codées sur microfilm (liste des agents allemands, positions des troupes allemandes dans le Sud-Ouest, matériel, etc…) aussitôt transmises à l’Intelligence Service Britannique.

Le Débarquement allié n’a pas mis un bémol à son engagement qu’elle a poursuivi le jour sous son uniforme de sous-lieutenant de l’armée de l’air et le soir comme officier de propagande dans son costume de scène accompagnée du nouvel orchestre dirigé par un certain Jo Bouillon.

Joséphine Baker en Dordogne

Les Milandes, village du monde

La voici désormais à l’abri dans cette région qu’elle aime et où elle a bien l’intention de mettre à exécution avec son nouveau mari, la création de ce « Village du monde, capitale de la fraternité ». Un lieu qu’elle a choisi où elle va élever ses enfants adoptés aux autres coins de la planète et de toutes religions.

Deux, trois, quatre, cinq enfants, au cours des ans, la tribu Arc-en-ciel s’élargit faisant des deux Jo, les parents de douze enfants, petits châtelains des Milandes mais scolarisés à l’école de Castelnaud-la-Chapelle.

Tout en poursuivant leurs carrières, le couple s’essaie à créer un complexe touristique attenant à la propriété.

Le succès n’est pas au rendez-vous et Joséphine Baker ne veut rien entendre. Jo Bouillon s’envole pour l’Argentine, la star peine à entretenir sa famille et son château de conte de fées. Les affaires périclitent et bientôt les créanciers exigent, tempêtent, menacent.

Les soutiens affluent mais Joséphine ne veut pas se soumettre aux conditions et encore moins quitter les lieux. Las, malheureusement, rien n’y fait, ce combat-là, elle le perd. En 1968, le château est vendu aux enchères ; c’est la fin d’un rêve pour les enfants comme pour leur mère.

 

Un magnifique château à visiter

Racheté et restauré par Henri et Claude de Labarre, le château des Milandes accueille désormais un musée Joséphine Baker créé par leur fille Angélique de Saint-Exupéry. En 2012, le site a reçu le label Maison des Illustres du ministère de la Culture.

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Le parti-pris des propriétaires ? Rappeler les engagements de Joséphine Baker dans la résistance française et celui contre le racisme. Le visiteur découvrira dans les salles parfaitement aménagées des médailles (en 1961, c’est dans la cour du château de Milandes qu’elle est décorée de la légion d’honneur), des costumes militaires et des robes de scène, mais également des lettres ou encore des photos.

(Photos : Wikipedia)